Je suis a Lanzhou depuis samedi ; c'est la que je dois faire renouveler mon visa. Bien que j'aie ete recu par deux policieres ce matin, mon charme n'a pas agi completement, faute a l'informatique. Au debut, c'etait :"Vous aurez votre visa vendredi !" Puis en insistant et en sortant ma carte du monde, c'est devenu :"Vous aurez votre visa demain matin !" Je leur dis alors que je viens pour la 6eme fois en Chine et que je l'ai toujours eu le jour meme. Reponse : "Nous avons change de systeme informatique l'an dernier et c'est devenu plus complique." Vive le progres informatique !

Mais, revenons un peu en arriere et parlons de Mokrous (Russie). J'y arrive vers 15 h, n'ayant rien mange depuis le petit dejeuner. J'entre dans un magasin et achete des fruits, du pain, du fromage et une glace. Tandis que je mange ma glace devant le magasin, un homme s'approche et me demande s'il peut appeler un journaliste. C'est d'accord. Le journaliste, Yvan, ne parle que russe. C'est laborieux : je peux repondre a certaines questions, pas a d'autres. Yvan a alors l'idee de telephoner a Irina, une prof d'anglais. En l'attendant, la patronne du magasin me fait entrer dans l'arriere-boutique, m'offre du cafe, des gateaux et une plaque de chocolat. J'en suis a mon 2eme cafe lorsqu'arrive Irina (40 ans) ; s'ouvre alors le monde merveilleux de la communication. Une fois de plus, je me dis que si tous les citoyens du monde, en sus de leur langue nationale, apprenaient une langue internationale comprise de tous, on pourrait se comprendre partout dans le monde. Ce pourrait etre l'esperanto, langue simple, facile a apprendre et qui, de plus, a ete creee pour ca !!! L'interview se poursuit donc aisement et de maniere plus approfondie. Vers 17 h, Irina me demande :"Ou allez-vous dormir ?" "- Je trouverai bien une gastinitsa (hotel) dans le village !" "-Il n'y en a pas !" Apres quelques coups de telephone : "On a trouve quelque chose pour vous." Irina et Yvan partent en voiture, je les suis avec le velo. Un homme nous attend devant une grande batisse. "Vous ne serez pas seul, il y aura une autre personne avec vous." "Ca ne me derange pas." Dans une chambre, je choisis mon lit et je me change. Nous allons ensuite tous les trois visiter le village. Yvan me prend en photo avec Irina devant tous les endroits interessants. Dans l'eglise orthodoxe, en pricipe, les photos sont interdites ; exceptionnellement, pas pour moi. Dans le clocher, Yvan m'explique le fonctionnement des cloches. Je me mets alors a taper sur les ficelles comme un malade et le village est gratifie d'un concert improvise et inedit ! A la fin, je dis que je voudrais envoyer une carte postale avec de beaux timbres a des amis francais : la poste est deja fermee, helas. Nous mangeons au restaurant ; Yvan tient a payer. Nous retournons dans mes appartements et voyons arriver un commissaire de police : ce sera lui le 2eme occupant. Il vient d'etre nomme et son logement de fonction est en reparations. Il me sert la main et, sans la lacher, me tient un discours qu'Irina traduit au fur et a mesure. Il part se changer et revient en robe de chambre. Il passe un coup de fil et, peu apres, arrive un policier en tenue avec un sachet en papier. Dedans : une bouteille de cognac, une boite de chocolats et ... une bouteille de lait de chevre ! Il nous verse chacun un verre de cognac. Je n'aime pas l'alcool et ne bois pas, tenant mon verre a la main. Apres s'etre resservi un autre verre, ainsi qu'a Yvan, il me demande si je veux gouter le lait de chevre. Tandis qu'il va a la cuisine chercher des verres, je verse mon cognac dans le verre d'Yvan. Le contenu de la boite de chocolat disparait rapidement. A 10 h 30, Irina et Yvan rentrent chez eux. Lorsqu'Yvan reviendra le lendemain recuperer la cle, il m'apportera 15 timbres russes ! La prochaine fois, je vous parlerai du Kazakhstan et de sa formidable hospitalite.