Maintenant que je suis chez des amis à L'Arbresle (Rhône) et que j'ai un peu de temps, revenons en Chine...

Nous sommes le 10 juin en fin d'après-midi. J'arrive à Linze (Chine). On m'écrit en chinois sur un papier l'adresse d'un hôtel. Un homme à moto s'arrête. Il s'appelle Wang Zhang ; appelons-le Z. Il me propose de me guider jusqu'à l'hôtel. Après les formalités d'inscription, il me suit dans ma chambre et me propose d'aller manger. Je me change dans la salle de bain et nous descendons au restaurant de l'hôtel. Les prix étant un peu trop élevés pour moi, je lui dis : "Allons manger dans la rue !" Je ne savais pas encore que cette décision allait être lourde de conséquences !

Après le repas pris sur une petite chaise de bébé à une table de 30 cm de haut, je rentre à l'hôtel suivi par Z. Il m'apprend qu'il est avocat, marié (ouf !) et père d'une petite fille de 3 ans. Comme il est trop tard pour aller à un cybercafé, il viendra demain matin pour m'y conduire.

Dans la nuit, ça ne va pas : je suis barbouillé. Le matin, en me levant : vomissement et dyarrhée ! Après cette vidange "bi-extrémités", ça ne va toujours pas mieux. Je me recouche. Lorsqu'arrive Z, je lui annonce : "- Ca ne va pas, je vais rester là une journée de plus et dormir." "- Voulez-vous que j'appelle un médecin ou que je vous conduise à l'hôpital ?""- Non, merci. Je vais dormir : demain, ça ira mieux.""- OK, je reviendrai cet après-midi.""- Oui, mais pas avant 17 h 00 : je veux dormir jusque là."

17 h 00 : je me réveille avec un gros mal de tête. Z frappe à ma porte. Je le mets au courant de la situation. "- Voulez-vous que je vous conduise à l'hôpital ou que j'appelle un médecin ?" "- Je veux bien que vous appeliez un médecin !" "- Ca tombe bien, j'ai un ami médecin, je vais l'appeler."

Quelques minutes plus tard, le médecin est dans ma chambre (avec son fils de 10 ans) et m'ausculte. Son diagnostic : "- C'est une intoxication alimentaire, mais vous êtes solide et vous allez bientôt vous remettre !" Il m'écrit une ordonnance et sort pour acheter les médicaments à la pharmacie. Il revient avec une poudre à dissoudre dans un demi-litre d'eau (c'est à boire tout au long de la journée) et des cachets à prendre au moment des repas. Je demande à Z combien je dois. J'entends : " 6 yuans (80 centimes d'euros) !" Je crois avoir mal compris et demande à Z de l'écrire sur un papier : c'est bien ça ! "-6 yuans pour la visite et pour les médicaments ?" "- Non, pour les médicaments seulement. La visite est gratuite : le médecin est un ami !" Je remercie le médecin qui s'en va avec son fils.

Je dis à Z : "- Je vous invite à manger, mais au restaurant de l'hôtel, cette fois !" Comme d'habitude, c'est trop copieux. "-Il y en a pour quatre !" Z prend son téléphone et me dit : " -Je n'aime pas gaspiller, j'appelle mon ami médecin." Celui-ci arrive avec son fils. A trois adultes et un enfant, nous avons du mal à finir. Je paie l'addition : 50 yuans (6 euros).

Après le départ du médecin, Z me dit : "- Il est trop tard pour aller au cybercafé, mais on m'a dit que quelqu'un a un ordi dans l'hôtel." Dans une chambre, nous sommes accueillis par trois hommes dont l'un d'eux met un ordi à ma disposition. Hélas, à peine ai-je écrit une phrase que Z me dit : "- Il faut arrêter et partir : ils veulent boire !" Je redescends dans ma chambre tandis que Z discute avec eux. Il revient : "- Désolé, ce sont des ivrognes ! Je viendrai demain matin pour vous guider et vous conduire sur la bonne route.

Le lendemain matin, ça va beaucoup mieux lorsqu'arrive Z accompagné de Mme Z et Mlle Z qui voulaient me voir (tous trois sur la moto). Nous passons par le cabinet du médecin qui m'ausculte et déclare : " - Ca va déjà mieux qu'hier, vous serez vite guéri !"

Après la photo souvenir, nous partons pour la sortie de la ville. Je remercie Z qui me donne le numéro de téléphone de son frère à Shanghaï.

Je ne voudrais pas paraître partisan, mais je ne suis pas sûr à 100% que les choses se seraient passées exactement de la même façon aux USA !...