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jeudi, septembre 6 2012

Bientot en France ?!

Recemment, dans une station-service, un automobiliste m'a pose la question suivante, apres que je lui ai dit que j'etais alle de Californie jusqu'en Caroline du Nord (ou je suis) a velo : "Vous etes encore vivant ?" Je lui ai repondu : "Jusqu'a aujourd'hui, oui !" Comme j'ai atteint la cote est et que je ne peux pas aller plus a l'est a velo, a moins de rouler au fond de l'Ocean Atlantique, nul besoin de monter jusqu'a New-York. Je serai a Washington dans quelques jours et, si je trouve un vol Washington-Paris, je peux etre en France autour du 11 septembre (Aie ! Aie ! Aie ! Pourvu qu'un dingue n'ait pas une idee de dingue ce jour-la !) Je ne voudrais pas vous effrayer, mais recemment, a Arlington (banlieue de Washington), la police a demande a la population de rester chez elle jusqu'a ce qu'ils arretent le maboule qui tirait sur tout ce qui bougeait. Finalement, les policiers l'ont abattu, c'etait un homme de 60 ans. En avez-vous entendu parler ? A Fort Stewart a lieu le proces d'un groupe de "terroristes" (dont un soldat) qui a tue plusieurs personnes et dont le but final etait, ni plus ni moins, que de tuer le President des Etats-Unis !!! Crazy people... Ce soir, a la tele, Barack Obama, justement, doit faire un discours a la Convention Democrate a Charlotte (Caroline du Nord). Hier, c'etait Bill Clinton : quelle peche ! Avant-hier, Michelle Obama : la distinction, la grande classe ! Verdict en novembre. Pourvu qu'il soit reelu ! Si c'est Romney, la classe moyenne, les pauvres, les noirs vont deguster. Et, comme disait Coluche, si tu es pauvre et noir aux USA... Romney est contre l'avortement. Recemment, une senatrice republicaine, a qui le journaliste demandait si une femme violee qui se trouvait enceinte a la suite de ce crime ne pouvait pas avorter, a repondu (je l'ai entendu de mes propres oreilles) : "Un enfant n'a pas a payer pour la faute de son pere !" Les femmes violees qui se retrouvent dans ce cas apprecieront... Et on pourrait parler des autres sujets : armee, mariage gay, impots, etc... A bientot en France, ma France, comme disait Jean Ferrat.

lundi, septembre 3 2012

Le dingue.

Ici, tout est long, grand ou gros. Les distances sont longues, lescamions, voitures, RVs (camping-cars et caravanes) sont gros, les gens sont gros. Sur un pick-up, j'ai lu la cylindree : 5,7 litres. Ca fait beaucoup pour une voiture, non ? Les pubs a la tele sont longues et frequentes, meme pendant les infos. Un jour, apres la tuerie du Colorado, une jeune fille en pleurs racontait que son fiance l'avait jetee a terre et s'etait allonge sur elle. Il avait recu une balle mortelle et l'avait ainsi sauvee. Immediatement, coupure pub ou tu vois une femme souriante qui clame que son linge est plus eclatant avec la lessive Purex. Retour aux infos ou un homme au bord des larmes dit que son fils a ete tue la veille de son anniversaire."Il aurait eu 27 ans aujourd'hui !"Nouvelle pub : "Ma vaisselle etincelle avec Cascade !" Comment dit-on "indecence" en anglais deja ? Il y a quelques jours, je traverse le paisible village de Live Oak. A la sortie, une deviation que je neglige car je pense qu'il doit y avoir des travaux et que, si ca ne passe pas pour les voitures, ca doit passer avec un velo, comme c'est arrive plusieurs fois en Chine. Un peu plus loin, a un carrefour, la route est barree par des barrieres avec une voiture de police derriere, toutes lumieres clignotantes. Fort a propos, dans la rue perpendiculaire, une station-service. J'y vais, passe derriere et me retrouve sur la route interdite, 100 m derriere la voiture de police. Je continue, mais au bout de 200 m, la route est a nouveau barree, avec une voiture de police derriere et sans echappatoire possible. J'avance doucement jusqu'a la voiture de police et descends de velo. Le policier sort de sa voiture. Je lui dis :"J'ai vu que la rue etait barree pour les voitures. Peut-on passer avec un velo ?" Il me repond : "No ! There was a shooting and we investigate." Il m'explique qu'un gars avec un gros pick-up a percute volontairement une voiture. "Il voulait peut-etre se suicider ou etait sous l'emprise de la drogue", me dit le policier. Il a ensuite tire sur le conducteur de la voiture adverse et a pris la fuite. Les policiers le recherche. Le policier ayant passe son enfance en Allemagne, nous parlons linguistique et communication. Comme sa femme est institutrice, nous discutons aussi education. Il est aussi bavard que moi, sinon plus, et nous restons trois heures a bavarder : des problemes economiques et politiques en Europe et aux USA, de son metier, du tazer qu'il porte a la ceinture en plus de son revolver. "Pas vraiment dangereux, quoi qu'on en dise, sauf si l'individu est sous l'emprise de la drogue ou a une maladie !" Nous echangeons egalement des recettes de cuisine. La nuit tombe et je lui dit que je dois partir. "Je vais telephoner aux collegues pour voir si le barrage est leve, ca vous evitera un grand detour." Pas encore, mais ca ne devrait pas tarder. Je demande :"L'individu a-t-il ete arrete ?" "Non." Je vois passer le pick-up du dingue sur une depanneuse. Je ne suis pas peureux, mais la perspective de me retrouver en pleine nuit, en rase campagne, face a un individu arme qui a deja tire sur quelqu'un ne me rejouit pas particulierement. Je dis au policier :"Je n'aime pas rouler la nuit, je vais dormir ici. Connaissez-vous un hotel et un resto pas trop loin ?" Il m'en indique a quelques kilometres de la. Je dors tranquille. Je suis a North Myrtle Beach (Caroline du Sud), serai en Caroline du Nord cet apres-midi et en France d'ici 15 jours si j'echappe aux camions et aux voitures qui me frolent a vive (trop vive !) allure. A bientot.

samedi, août 25 2012

En attendant Isaac.

De Tallahassee, en Floride, nous attendons l'ouragan Isaac. Je me dirige vers Jacksonville. Nous verrons bien. Ici, la religion est partout presente. Tu trouves la Bible dans toutes les chambres d'hotel, sur tous les billets de banque et les pieces, tu peux lire :"In God we trust". Le President prete serment une main sur la Bible et tu vois des croix partout : dans les magasins, sur certaines maisons, sur des sacs a main et des portefeuilles. Dans les agglomerations, meme les petits villages, tu as au moins 3 ou 4 eglises a la suite. Ils ont le choix : tu as des eglises de toutes obediences : eglise des saints du 7eme jour, eglise baptiste, eglise de Dieu, eglise presbyterienne,... je pourrais vous en faire une liste plus longue que le bras ! La nuit, tu rentres dans un village et les premiers batiments que tu vois eclaires, ce sont des eglises. Mais ils feraient bien de mettre leurs principes religieux en application. Une anecdote : un soir, je roule en rase campagne en Louisiane. La nuit tombe, la pluie aussi. Je vois un groupe de maisons. De la lumiere dans une : je frappe. A la femme qui ouvre sa porte, je demande ou je peux trouver un hotel. Elle m'en indique un a 8 km de la. Son mari apparait a son tour. Je lui parle de mon voyage et lui aussi m'indique le chemin de l'hotel. La pluie tombe de plus en plus fort. Ils me souhaitent bon voyage et "God bless you". En pareil cas, des Chinois ou des Kazakhs m'auraient dit :"Entrez, vous dormirez a la maison !" Ici, ca n'est pas la meme ambiance. Chacun pour soit et Dieu pour tous. Amen. Partout egalement des pubs pour l'armee et des troncs (stations-service entre autres) avec :"Nous soutenons nos forces armees !" En quelque sorte : "Le sabre et le goupillon !" Sans compter le dollar. Ici, quand tu vas a l'hopital, le medecin ne te demande pas :"Ou avez-vous mal ?" mais :"Quelle est votre couverture sociale ? Avez-vous une assurance privee ? Non ? Alors rentrez chez vous, ca va passer et ... God bless you ! " Vive la Securite Sociale francaise ! Faisons tout pour la garder !!! Hier dans un resto, je vois une petition avec la photo d'un jeune de 21 ans. Il travaillait ici. Un soir, apres son travail, a 22 h 30, il rentre chez lui a velo. Une voiture le fauche a vive allure. Il est declare mort a l'arrivee des secours. Aucune charge n'est retenue contre le conducteur qui pourtant avait bu, parce que son taux d'alcool dans le sang est inferieur de 0,03 a la limite legale. La famille demande qu'il soit cependant poursuivi. J'ai evidemment signe la petition. Je ne vous parle pas des magasins de surplus militaires ou tu peux trouver des poignards des fusils et des revolvers en vente libre. Ni des "homeless" qui ont perdu leur maison parce qu'endettes et ceux qui sont "under the water" . Je traduirais par :"Dans la m... jusqu'au cou"> Ca vous fait toujours rever, l'Amerique ?

samedi, août 18 2012

Maintenant la Louisiane.

A Dallas, j'ai visite le plus grand magasin de velos que j'aie jamais vu : des milliers de velos, a deux roues, a trois roues, des velos couches, certains de la meme marque que le mien. Et des accessoires et gadgets inconnus en Europe. Tu trouves ici tout ce que tu veux : c'est le paradis des cyclistes, mais a une condition : avoir un porte-feuille bien garni !!! J'ai discute avec un tres vieil employe qui a bien connu Lance Armstrong qui travaillait ici quand il etait jeune. Il doit avoir au moins 80 ans (l'employe, pas Armstrong) : qu'est-ce qu'il fait encore au travail a son age ? Serait-ce une prefiguration de ce qui attend les jeunes dans l'avenir ? "Les vieux au repos, les jeunes au boulot !", comme on dit dans les manifs a Marseille. Je suis maintenant en Louisiane, a Kenner, banlieue de New Orleans. A ce rythme-la, je serai a New York dans un mois. Le relief est enfin plat, mais c'est tres humide. Et avec des moustiques tueurs : ils vehiculent un virus qui a deja tue 28 personnes. J'ai achete un produit anti-moustiques : je suis pare ! Ici, il n'y a pas que les moustiques qui tuent : apres la tuerie du Colorado et celle du temple des Sikhs, plusieurs individus ont tire dans la foule a differents endroits du pays. A La Place, ou j'etais hier, deux policiers ont ete abattus dans une embuscade. Un malade mental, arme d'un couteau, a ete tue de 30 coups de revolver par les 6 policiers qui le cernaient. Un noir de 21 ans se serait suicide d'une balle dans la tete, les mains menottees dans le dos, dans une voiture de police... La bataille fait egalement rage entre Obama et Romney pour les presidentielles de novembre. Les voitures et les camions vont toujours aussi vite. Je ne suis pas loin de penser qu'il est criminel de laisser rouler sur les memes routes des velos et des camions de plus de 40 tonnes lances a vive allure. Lorsque j'ai traverse un pont sur le Mississippi a l'entree de Baton Rouge, il fallait etre tres vigilant : un oeil a l'avant, un oeil dans le retro... A quand des pistes cyclables aux USA ? Il est vrai que je ne rencontre pas beaucoup de cyclistes. Hier, la pluie. Aujourd'hui, 18 aout, temps gris, mais loin des violents orages annonces par la meteo. A bientot.

lundi, août 13 2012

John R. Ewing et John F. Kennedy.

A Dallas, avec Lisa, je visite Southfork, le ranch des Ewing. Le hasard fait que, quelques jours plus tard, a 40 km de Dallas, je rencontre dans un restaurant les anciens proprietaires de Southfork. Ils sont venus plusieurs fois en France et la femme parle un peu francais. Son mari est ne et a grandi a Southfork. Ils y habitaient au moment du tournage de la serie "Dallas". Pour cette raison, si les scenes en exterieur ont bien ete tournees a Southfork, toutes les scenes interieures ont ete tournees en studio en Californie ! Je me suis fait prendre en photo avec eux. J'ai aussi photographie la lettre dans laquelle Larry Hagman (J.R.) leur dit qu'il passera les voir en septembre 2012. Ils ont commence a passe a la tele la "saison finale" de "Dallas" nouvellement tournee. J.R. et Bobby sont maintenant des vieillards a cheveux blancs. J.R. est bien maigre, au point que je me demande s'il ne serait pas malade, comme Bill Clinton qui ne devrait pas passer l'annee, selon un magazine americain. Il n'aurait meme pas la joie de connaitre son petit-fils ou sa petite-fille, d'autant plus que sa fille, Chelsea, (32 ans) n'est pas encore enceinte ! Et dire qu'Hillary veut le quitter et demander le divorce. Il se tourne vers le bouddhisme pour soulager sa douleur... Comme vous le voyez, ils ont ici les memes meprisables feuilles de chou a sensations que nous. C'est d'ailleurs pareil dans tous les pays. Il me reste 10 minutes pour vous parler de la visite de l'apres-midi : le Kennedy Museum, l'immeuble (aujourd'hui transforme en musee, payant evidemment) d'ou Oswald a tire sur Kennedy le 22 novembre 1963. La visite est guidee par un baladeur audio (pour moi en francais). J'ai pu alle a l'endroit meme d'ou Oswald a assassine Kennedy. Sur la chaussee, deux croix a la peinture : la 1ere indique l'endroit ou Kennedy a ete touche a l'epaule, la 2eme ou il a recu la balle mortelle dans la tete. Dans quelques minutes, l'ordi s'arrete. Je vous parlerai la prochaine fois du magasin de velos ou Lance Armstrong a travaille etant jeune. A bientot.

mercredi, août 8 2012

Dallas, ton univers impitoyable...

Je suis arrive hier soir chez des amis a Dallas. Cet apres-midi, nous irons visiter le ranch de J.R. Ewing et le Kennedy Museum, a l'endroit ou John F. Kennedy a ete assassine. Rencontre avec l'Histoire : je me souviens de l'annonce de la mort de Kennedy, entendue a la radio un apres-midi, le 22 novembre 1963. J'avais alors 14 ans. Quelques decennies plus tard, je vais aller sur les lieux du crime. Apres Dallas, Houston ("Allo, Houston, nous avons un probleme !"), puis la cote ou j'espere rencontrer des Cajuns en Louisiane et parler francais avec eux. Comme on dit ici, see you later.

samedi, août 4 2012

Dans une famille texane.

Me voila invite dans une famille texane dont la maitresse de maison est une institutrice a la retraite. Je suis a Jayton, petit village (500 habitants) du Texas ; j'approche de Dallas. Grosse chaleur (106 degres Fahrenheit), longues distances, peu de monde sur ma route. Un cowboy m'a donne un conseil : "Il faut mettre un foulard mouille autour de votre cou et de vos poignets ; si les nerfs du cou et des poignets sont au frais, vous etes bien !" J'ai essaye pour le cou : ca marche ! Nous avons parle de beaucoup de choses (jusqu'a minuit !). Je vous raconterai ca plus tard, car je ne veux pas abuser de leur temps et de leur ordi. Le velo et le cycliste sont dans une forme olympique, comme a Londres ! A bientot.

mardi, juillet 31 2012

A Roswell

Me voila a Roswell. Je n'ai pas vu d'extraterrestres ; ils doivent se cacher, les bougres ! D'ici une semaine, je devrais etre a Dallas (et son univers impitoyable) chez des amis americains. Il y a quelques jours, a San Antonio, j'ai ete invite par un couple. J'ai appris beaucoup de choses sur les "pionniers" de l'epoque des cow-boys (en francais gardiens de vaches) et la facon dont leurs troupeaux de vaches avaient devaste l'ecosysteme, sans compter le massacre des Indiens et le vol de leurs terres. Plus recemment, le probleme du loup qui a ete extermine par les fermiers. Or les loups mangeaient un certain nombre de rongeurs. Ceux-ci, sans predateurs, se sont mis a pulluler, et ont detruit bon nombre de recoltes. La question de la reintroduction du loup comme facteur equilibrant de l'ecosysteme se pose avec acuite. Toujours de longues etapes en solitaire (145 km hier) avec des pistes de terre qui partent de la route et des panneaux : "Ranch 6 miles"... Un certain nombre d'Americains vivent dans des mobilehomes. A bientot.

lundi, juillet 23 2012

La Californie, galere pour les cyclistes.

Ici, c'est le royaume de la voiture ; de nombreuses autoroutes quadrillent le pays. Mais beaucoup de routes sont interdites aux cyclistes, ce qui m'oblige a des detours longs et fatigants. Pas question de deroger aux regles du code de la route (contrairement a la Chine) : ici, la police n'est jamais loin. Le 14 juillet, j'ai eu droit a une petite viree en voiture de police. A San Francisco, j'avais pris l'autoroute ("Freeway" comme ils disent), a l'insu de mon plein gre (ou presque). Au bout de quelques minutes , j'entends deux voitures de police arrivant derriere moi, toutes sirenes hurlantes. Un policier me crie au micro :"Arretez-vous ! Arretez-vous !" J'obtempere. Le premier policier me demande mon permis de conduire. Je fais celui qui n'entend pas, sors ma carte routiere et lui dis :"Je suis perdu. Quelle route puis-je prendre legalement pour sortir de San Francisco ?" Il me repond :"Je veux voir votre permis d'abord !" Je lui montre, il le regarde, me le rend, empoigne mon velo et le met dans le coffre de sa voiture, en largeur. Evidemment, ca depasse et son capot ne ferme pas. Il l'attache avec mes sandows. Le deuxieme policier me montre les voitures et me dit :"Ils vous tueraient !" Il me demande d'enlever ma sacoche banane et de la mettre a l'avant de sa voiture. Il me fait monter a l'arriere, separe de l'avant par une solide grille metallique. A la sortie de l'autoroute, je recupere mon bien. Sur les conseils d'une autochtone, je pars vers la cote du Pacifique ou une route cotiere est autorisee pour les velos. Mais entre le centre de San Francisco et le Pacifique, que de montees ! Si vous aimez les cotes tres accentuees, venez ici, vous allez vous regaler. Moi, je me regalais tellement que, pour faire durer le plaisir, j'ai marche plus d'une fois en poussant le velo, pour la premiere fois depuis le debut du voyage. Au bord de l'ocean, s'il est toujours plat, ce n'est pas le cas de la route, toute en montees et en descentes. Ici, je vois beaucoup de Mexicains et tout est ecrit en anglais et en espagnol : deux pays pour le prix d'un ! Une femme de chambre m'a meme pose une question en espagnol. N'ayant rien compris, j'ai repondu :"Si ! Si !", car je pense qu'elle me demandait si je liberais la chambre. Je mange souvent dans les restos mexicains, souvent moins chers que les restos bios americains que sont MacDo, KFC, Burger King et autres Taco Bell ! J'aime bien les haricots, mais a chaque repas... Je remarque une majorite d'obeses, que j'appelle des femmes et des hommes ballons : tu leur replies les bras et les jambes et tu peux les faire rouler comme des ballons ! Vous allez dire que je me moque. Mais je ne vais pas plaindre des gens qui mangent trop alors que des enfants, en Afrique et ailleurs, meurent parce qu'ils n'ont pas assez a manger... Je suis ici et je les vois s'empifrer, les goinfres !!! Par contre, sur la cote, j'ai mange un jour dans une ferme bio ou les proprietaires vendent directement aux consommateurs. Les affiches sur les murs refletent bien l'ethique et la philosophie de ces fermiers dont les preoccupations humanistes sont a l'oppose de la valeur supreme du dieu Dollar ; une Amerique que j'aime... Et je ne vous parle pas des fraises enrobees de chocolat ; j'en ai encore l'eau a la bouche. Ici, la vie est plus chere qu'en France, en particulier pour l'hebergement. J'ai recemment achete une tente et un sac de couchage (30 $ chacun), au cas ou... Je les ai d'ailleurs inaugures le soir (?) meme, ne trouvant pas d'hotel ouvert a 2 h 30 du matin a Soledad. Camping sauvage dans un parc : mon equipement vient d'etre amorti ! Cote routes, c'est la galere et je n'ai pas d'issues pour sortir legalement de Bakersfield ou je me trouve. Par quelque bout que je prenne ma carte, au bout de quelques dizaines de km je suis bloque par l'autoroute. J'ai donc decide de m'echapper de Californie... par le train ! Demain a 13 h 30, je partirai pour Flagstaff. Auparavant, comme a Shanghai, j'aurai du demonter le velo et le mettre dans un carton (5 $ le carton et 15 $ pour le transport : il n'y a pas de petits profits au pays du capitalisme triomphant). On m'a donne les dimensions maximales admises (69 x 41 x 8,5 " ) et le poids : mois de 50 livres : esperons que ca ira... Ensuite, ce sera l'aventure a nouveau ! En Amerique, l'ambiance et l'accueil sont tres differents par rapport a la Chine ou au Kazakhstan, par exemple. Nous aurons l'occasion d'en reparler. A bientot.

vendredi, juillet 13 2012

En transit vers les USA.

Coucou, Je suis maintenant a Taiwan, sur un ordi de l'aeroport. Dans moins d'une heure, j'embarque vers les USA. A Shanghai, petit probleme : le carton du velo etait trop lourd (40 kg) et trop volumineux. Les employes ne voulaient pas l'embarquer. Apres discussion, je le sors du carton, demonte ce que je peux, fais deux cartons, paie 109 $ de supplement et ca passe ! Demain, 14 juillet (Cocorico !!!), je serai aux USA et vous les ferai decouvrir. A bientot.

Revenons un peu au Kazakhstan.

Puisque j'ai un peu de temps avant de prendre mon avion pour les USA, je voudrais vous parler de mes premiers jours au Kazakhstan. J'y arrive le 23 avril. Le soir, apres 130 km de route, j'arrive en vue d'Oral (anciennement Ourask). Une voiture m'arrete. En sortent deux femmes, deux hommes et une petite fille. Discussion, seance photo : comme d'habitude. L'un des hommes me demande alors ou je vais dormir. "-Dans une gastinitsa ! (sorte d'hotel, en moins cher mais pas toujours)", "-Non, a la maison !" Et, apres avoir telephone, il m'explique en russe (c'est du moins ce que je crois comprendre) que quelqu'un m'attendra a l'entree de la ville devant une concession Volkswagen pour me renseigner ou me mener chez eux et qu'eux-memes ne seront a la maison que dans deux ou trois heures. Comme il est deja 20 h 30, je me demande si j'ai tout compris ! Toujours ce maudit probleme de langue !!! A l'entree de la ville, pas de concession automobile, mais deux hommes a cote d'une voiture et qui me font signe. Je m'arrete. Je ne comprends pas grand chose a ce qu'ils me disent. D'un coup, j'ai une idee. Je vais a l'avant de la voiture pour voir le sigle : c'est une Volkswagen ! Je les suis jusqu'a la maison de mes hotes. Nous mettons le velo dans la cour, le dechargeons et ils s'en vont. Je suis accueilli par les trois filles de la maison : Indira (12 ans), Albina (8 ans) et Marina (3 ans). Sur proposition d'Indira, je prends une douche, ce qui n'est pas du luxe, et je me change. Je regarde la tele jusqu'a l'arrivee des parents vers minuit. Ils preparent alors mon diner. Pendant le repas, ils me proposent de rester le lendemain. Comme je dois faire enregistrer mon visa, j'accepte : ce me sera plus facile avec eux que tout seul. Puis, ils me disent que le 25 avril, c'est l'anniversaire de la mere de mon hotesse (Elmira). Elle aura 65 ans et ils souhaitent que je passe cet anniversaire avec eux. Ils insistent si gentiment que j'accepte. Tant pis : pour rattraper les deux jours passes a Oral, je ferai des etapes plus longues, voila tout ! Car je n'ai qu'un mois (probleme de visa) pour traverser les 3 500 km du Kazakhstan avec un certain nombre de pistes plus ou moins roulantes a velo. Le 24 avril, nous allons faire enregistrer mon visa et je visite un musee avec un cousin. L'apres-midi, Anvar (le mari d'Elmira) et Ayan (le frere d'Elmira) me promene en ville et nous allons dans un parc d'attractions ou j'ai la surprise d'y voir la statue de Lenine et celles d'autres revolutionnaires. Anvar m'explique que, du temps de l'URSS, elles etaient en ville. Mais apres l'eclatement de celle-ci et l'independance du Kazakhstan, elles ont ete remplacees par les statues d'ecrivains ou de poetes kazakhs et mises ici. Ainsi, le poete Abai a pris la place de Lenine. Le 25 au matin, je vais avec Elmira chercher un grand poster qu'elle a fait faire : on y voit la grand'mere entouree de tous ses petits-enfants, et le gateau d'anniversaire. Elmira est une femme dynamique et sympathique. Physiquement et moralement, elle me fait penser a Mariha, une amie de Toulon. 25 avril, vers midi : les invites arrivent. Ils sont une quarantaine et, parmi eux, il y a une prof d'anglais, ce qui va beaucoup faciliter la communication. Le repas commence. Au bout d'un moment, toute la famille se place en ligne en face de la grand'mere et chacun lui souhaite un bon anniversaire a sa facon. Moi-meme, je lui presente mes voeux en anglais (traduits par la prof) et lui offre une carte postale de Marseille. Apres un temps, un oncle moustachu prend le micro et dit : "En l'honneur de notre invite francais, je vais vous chanter en francais une chanson francaise. C'est une chanson d'Eugene Pottier : c'est l'Internationale !" Elmira me tend alors un micro et l'oncle et moi chantons l'Internationale. Puis chacun chante une petite chanson. Lorsque ca arrive a mon tour, je chante "Aimer a perdre la raison" de Jean Ferrat. A ma grande surprise, il ne pleut pas, pas plus que le lendemain. Nous nous levons ensuite pour aller danser dans le garage avant de revenir a table. A la fin du repas, Elmira m'annonce : "Alain, nous t'avons prepare une surprise !" Et je vois entrer deux femmes et un homme avec une camera sur l'epaule : ils avaient fait venir la tele ! Devant la camera, je repete mon compliment et mes voeux a la grand'mere. Puis nous sortons avec le velo et le cameraman me filme faisant plusieurs allers et retours dans la rue. Et c'est l'interview, l'une des filles (Olga) parlant anglais. A la fin, ils me demandent de dire quelques mots en russe et je termine par :" Ya loublou Kazakhstan !" (J'aime le Kazakhstan) Apres le depart des journalistes, on s'eparpille dans toutes les pieces de la maison pour jouer aux cartes. Le soir, on termine les restes et les invites prennent conge vers 22 h. Elmira embrasse certains sur la bouche avant de les embrasser sur les joues : vieille coutume russe ! Une bien belle journee que je ne suis pas pres d'oublier ! Le 26, je quitte mes hotes a regrets ; ils m'accompagnent jusqu'au pont sur l'Oural qui marque la frontiere geographique entre l'Europe et l'Asie. La prochaine fois, je vous parlerai d'autres belles rencontres kazakhes. Vive le voyage et vive l'amitie internationale !

mercredi, juillet 11 2012

Bonjour Shanghai

Je suis arrive a Shanghai hier, 10 juillet. Après quatre mois et demi de voyage et 14 000 km, le bilan est tres positif du point de vue des rencontres humaines. Mis a part ce maudit probleme de langue qui interrompt prematurement des conversations a peine commencees. Il devrait être resolu aux USA, j'espere. Cote bassement materiel, trois crevaisons (2 a l'avant, 1a l'arriere), le moyeu de la roue arriere change et une chute (sans gravite) le 9 juillet 70 km avant Shanghai. Plus une petite intoxication alimentaire le 11juin, vite soignee et vite guerie. Je suis actuellement dans le bureau de Yannis Liu, a Decathlon (il y en a 9 a Shanghai et une quarantaine dans toute la Chine). Nous nous sommes connus en 2006 lorsqu'il etait directeur de Decathlon a Canton. Il me reste a envoyer un colis en France pour m'alleger, quelques cartes postales et a demonter et emballer le velo pour l'avion ; Yannis me donnera un carton a velo pour ca. Dans ce genre de voyage, il n'y a pas d'aller ni de retour. Et plus je m'eloigne de la France, plus je m'en rapproche. Portant, des que je serai aux USA, il me semble que je serai sur le retour. Sans doute parce que la partie asiatique du voyage sera terminee et que commencera la partie occidentale ! En tous cas, c'est un pays que je decouvrirai et probablement des prejuges qui voleront en eclats. La prochaine fois, je vous parlerai du Kazakhstan et de l'inoubliable anniversaire de la grand'mere ! Dans deux jours, je traverserai le Pacifique, un beau nom pour un ocean et dont les politiques devraient bien s'inspirer ! A bientot sur le net.

lundi, juin 25 2012

A Xian.

Ca y est, me voila a Xian, a environ 1 700 km de Shanghai. Je viens d'obtenir mon visa americain (14 $) et d'acheter un billet d'avion pour San Francisco. Je partirai le 13 juillet de Shanghai et arriverai a San Francisco le 14 juillet. Cocorico !!! Le velo et le cycliste fonctionnent a merveille. Tout va bien. A bientot.

mardi, juin 19 2012

Photos ?

Sans doute vous etonnez-vous de ne pas voir de photos sur le blog ? J'en ai pris beaucoup (ceux qui me connaissent ne seront pas etonnes) et je les ai sauvegardees sur une cle USB. Mais je crains, en cliquant sur la mauvaise touche dans une fenetre ecrite en chinois, de les effacer toutes par erreur. Aussi, des que je serai sur de ne pas faire d'erreurs, sans doute aux USA, je les mettrai. Au pire, ce sera au retour. Mais, c'est promis, vous n'echapperez pas aux photos de ce Tour du Monde 2012 a velo couche !!! Ce matin, je devrais avoir mon visa et mon prochain message sera sans doute a Xian dans une semaine environ. Sai Djienn...

lundi, juin 18 2012

A Lanzhou.

Je suis a Lanzhou depuis samedi ; c'est la que je dois faire renouveler mon visa. Bien que j'aie ete recu par deux policieres ce matin, mon charme n'a pas agi completement, faute a l'informatique. Au debut, c'etait :"Vous aurez votre visa vendredi !" Puis en insistant et en sortant ma carte du monde, c'est devenu :"Vous aurez votre visa demain matin !" Je leur dis alors que je viens pour la 6eme fois en Chine et que je l'ai toujours eu le jour meme. Reponse : "Nous avons change de systeme informatique l'an dernier et c'est devenu plus complique." Vive le progres informatique !

Mais, revenons un peu en arriere et parlons de Mokrous (Russie). J'y arrive vers 15 h, n'ayant rien mange depuis le petit dejeuner. J'entre dans un magasin et achete des fruits, du pain, du fromage et une glace. Tandis que je mange ma glace devant le magasin, un homme s'approche et me demande s'il peut appeler un journaliste. C'est d'accord. Le journaliste, Yvan, ne parle que russe. C'est laborieux : je peux repondre a certaines questions, pas a d'autres. Yvan a alors l'idee de telephoner a Irina, une prof d'anglais. En l'attendant, la patronne du magasin me fait entrer dans l'arriere-boutique, m'offre du cafe, des gateaux et une plaque de chocolat. J'en suis a mon 2eme cafe lorsqu'arrive Irina (40 ans) ; s'ouvre alors le monde merveilleux de la communication. Une fois de plus, je me dis que si tous les citoyens du monde, en sus de leur langue nationale, apprenaient une langue internationale comprise de tous, on pourrait se comprendre partout dans le monde. Ce pourrait etre l'esperanto, langue simple, facile a apprendre et qui, de plus, a ete creee pour ca !!! L'interview se poursuit donc aisement et de maniere plus approfondie. Vers 17 h, Irina me demande :"Ou allez-vous dormir ?" "- Je trouverai bien une gastinitsa (hotel) dans le village !" "-Il n'y en a pas !" Apres quelques coups de telephone : "On a trouve quelque chose pour vous." Irina et Yvan partent en voiture, je les suis avec le velo. Un homme nous attend devant une grande batisse. "Vous ne serez pas seul, il y aura une autre personne avec vous." "Ca ne me derange pas." Dans une chambre, je choisis mon lit et je me change. Nous allons ensuite tous les trois visiter le village. Yvan me prend en photo avec Irina devant tous les endroits interessants. Dans l'eglise orthodoxe, en pricipe, les photos sont interdites ; exceptionnellement, pas pour moi. Dans le clocher, Yvan m'explique le fonctionnement des cloches. Je me mets alors a taper sur les ficelles comme un malade et le village est gratifie d'un concert improvise et inedit ! A la fin, je dis que je voudrais envoyer une carte postale avec de beaux timbres a des amis francais : la poste est deja fermee, helas. Nous mangeons au restaurant ; Yvan tient a payer. Nous retournons dans mes appartements et voyons arriver un commissaire de police : ce sera lui le 2eme occupant. Il vient d'etre nomme et son logement de fonction est en reparations. Il me sert la main et, sans la lacher, me tient un discours qu'Irina traduit au fur et a mesure. Il part se changer et revient en robe de chambre. Il passe un coup de fil et, peu apres, arrive un policier en tenue avec un sachet en papier. Dedans : une bouteille de cognac, une boite de chocolats et ... une bouteille de lait de chevre ! Il nous verse chacun un verre de cognac. Je n'aime pas l'alcool et ne bois pas, tenant mon verre a la main. Apres s'etre resservi un autre verre, ainsi qu'a Yvan, il me demande si je veux gouter le lait de chevre. Tandis qu'il va a la cuisine chercher des verres, je verse mon cognac dans le verre d'Yvan. Le contenu de la boite de chocolat disparait rapidement. A 10 h 30, Irina et Yvan rentrent chez eux. Lorsqu'Yvan reviendra le lendemain recuperer la cle, il m'apportera 15 timbres russes ! La prochaine fois, je vous parlerai du Kazakhstan et de sa formidable hospitalite.

lundi, juin 11 2012

En Chine

Coucou,me revoila. Je suis en Chine depuis le 21 mai. Je m'etais lance le defi de traverser le Kazakhstan en un mois et c'est fait. Non sans mal, avec une etape de 195 km suivie, le lendemain, par une de 198 km, avec pour seule compagnie, dans la steppe, des chameaux et des aigles. Malgre la difficulte physique, ca en valait la peine, tant sont grandes la gentillesse et l'hospitalite des Kazakhes. Je vous raconterai une autre fois mes deux jours passes dans une famille, avec l'anniversaire de la grand-mere et la tele qu'ils ont fait venir pour moi a la fin du repas. En Chine aussi, l'accueil est formidable : des gens qui ne vous connaissent pas vous ouvrent toute grande la porte de leur maison et de leur coeur ; en quelques secondes, vous faites partie de la famille. Je suis a 200 km de Lanzhou (prononcer : "l'ane joue"). J'en ecrirai plus la-bas,probablement dans deux jours car le temps me manque ce soir. Un detail : je ne peux pas ouvrir Facebook en Chine. A bientot.

mardi, avril 17 2012

A Saratov

J'arrive a Saratov dans l'apres-midi du 15 avril. Je sais que je suis attendu par Evgueni, le president du club cycliste local, prevenu par email de mon arrivee par Valeri de Volgograd. Etant deja passe par la en 2006, je decide d'aller jusqu'au pont sur la Volga qui relie Saratov a Engels (c'est un endroit facile a trouver pour un rendez-vous) et de telephoner a Evgueni pour lui dire ou je suis. Vous allez me dire qu'en Ukraine et en Russie, mon telephone portable ne fonctionne pas. Qu'importe, je demanderai le sien a un passant ! A l'entree du pont, j'ai l'heureuse surprise d'y voir un groupe de cyclistes rentrant de randonnee. Je me dirige vers eux. Ils sortent aussitot leur appareil photo ; ceux qui n'en ont pas sortent leur telephone portable. Seance de photos et de questions. Certains, dont Andrei, parlent anglais. Ils connaissent Evgueni et l'appellent au telephone : probleme resolu ! Au bout d'un moment, arrive Evgueni a velo avec un autre groupe de cyclistes ; son anglais est impeccable. Andrei, qui n'habite pas loin, se propose de me loger. Et la joyeuse troupe s'ebranle dans les rues de Saratov. Des bras vigoureux porteront mon velo et mes bagages dans l'appartement d'Andrei, au 2eme etage (ici, ils disent "3eme etage", comme en Chine). Nous sommes en semaine et tout le monde travaille (pas de retraites dans la bande) ; ils sont desoles de ne pas pouvoir me faire visiter la ville. "Restez jusqu'au week-end 1" Non, car lundi, j'entrerai au Kazakhstan, a 4 journees de route de Saratov. Andrei et sa femme travaillent eux aussi ; je suis seul dans l'appartement. A mi-journee, la mere d'Andrei vient me faire a manger et nous bavardons un moment. Dans l'apres-midi, j'ai la visite d'une jeune fille de la famille qui veut essayer mon velo dans l'appartement. Nous regardons ensuite des photos sur l'ordi. Dans la soiree, nous recevons Evgueni et un autre cycliste. Cet apres-midi, la soeur d'Andrei, etudiante en psychologie, m'invite chez elle. Je partirai demain matin car je ne veux pas abuser de l'hospitalite de gens si sympathiques. Hier soir, la femme d'Andre m'a lu un petit message en francais qu'elle avait traduit du russe grace a l'ordi. Ca disait a peu pres ceci : " C'est un miracle que vous soyez arrive chez nous. Nous en sommes tres heureux. Nous apprecions beaucoup votre presence. Nous ne vous oublierons pas. " Moi non plus, je ne les oublierai pas, comme je n'oublierai pas tous ceux qui m'ont recu chaleureusement, m'ouvrant leur porte et leur coeur. Francine, Gisele, Francis, Elda, Elio, Anita, Boris, Marina, Ksenia, Sacha, Olga(s) (il y a plusieurs Olga), Valentina, Vera, Guenia, Valeri, Anton, Maxim, Irina, Larissa, Galina, Evgueni, Andrei, vous m'accompagnerez pendant longtemps encore...

mardi, avril 10 2012

Bientot le Kazakhstan.

Le 23 avril, j'entrerai au Kazakhstan : mon visa kazakh va du 23 avril au 23 mai. Si je suis en avance sur mon planning, le temps me manque pour vous dire l'accueil chaleureux que j'ai recu a Berdiansk (Ukraine) dans une famille esperantiste et dans une ecole de la ville. Je pourrai peut-etre vous le raconter dans un prochain message, lorsque j'aurai du temps devant un ordinateur. Je passe actuellement la nuit dans une famille esperantiste a Volgograd, apres avoir rencontre le President de la Federation des Randonneurs cyclistes de Russie, Valeri Anatolevits, et donne une interview a une journaliste de "La Verite de Volgograd".

Tout se passe agreablement bien. Si j'ai eu froid en Ukraine, en revanche, a ma grande surprise, le temps est incroyablement doux en Russie, depuis tres peu de temps, me dit on. J'ai meme photographie cet apres-midi des jeunes filles en short et bras nus.

Comme il est temps d'aller se coucher (23 h 45) et de laisser dormir mes hotes, je vous en dirai plus la prochaine fois.

A bientot.

mercredi, mars 28 2012

Trop vite !

Me voici a Zaporijia en Ukraine a deux jours de route de la Russie, mais mon visa russe ne commence que le 1er avril. De plus il ne me faudra qu'une douzaine de jours pour arriver au Kazakhstan dont mon visa ne debute que le 23 avril. Apres, ce sera sportif car je n'aurai qu'un mois ( avec 3 500 km dont une bonne partie de pistes difficiles) pour atteindre la Chine. Je dois donc ralentir ou faire des pauses.

Ici, les routes sont mauvaises et pleines de trous et il fait froid. Mais je n'ai eu qu'un jour de neige. Heureusement, le coeur des Ukrainiens est plus chaud que leur climat. Le 23 mars, un camionneur m'arrete et m'offre des pommes. Il dit qu'il va a Kirovograd. Comme moi, mais lui y sera en moins d'une heure et moi en 4 heures ! La nuit tombant, je m'arrete a une station-service pour mettre les equipements de securite : gilet jaune sur les bagages, lampe marine dont les eclats portent a 2 000 m, lampe frontale. Le pompiste me propose un cafe ; il revient au bout d'un moment avec un cafe et des gateaux dans un plastique. J'arrive a Kirovograd et, la, quelle soiree, les amis ! Au restaurant de l'hotel, un groupe de jeunes m'invite a sa table. Il y a Iliona, Olga, Olga, Micha et Serguei. C'est l'anniversaire (28 ans) d'une des deux Olga. L'ambiance est amicale et chaleureuse. Je reste avec eux jusqu'a minuit, puis je vais me coucher car j'ai une etape de 173 km dans les jambes et je reprends la route le lendemain. Ca restera un merveilleux souvenir.

Le lendemain, dans le resto d'un village, la jeune serveuse me montre une photo d'elle en tenue de cycliste et sur son velo. La patronne m'offre une boite de chocolats fins. A la fin du repas, la serveuse m'annonce que des membres du club cycliste local et son entraineur (c'est une femme) m'attendent sur la route. Je les accompagne jusqu'au club, qu'on me fait visiter et l'entraineur (je n'ose pas ecrire "l'entraineuse") me remet une medaille. Seance de photos, depart.

Souvent, sur la route, les gens s'arretent pour se faire photographier avec moi. Les automobilistes me klaxonnent et me font des gestes amicaux, comme dans les villages ou en ville d'ailleurs.

Un matin, en ville, d'une voiture, une femme me dit en francais : " C'est une expedition ?" Elle travaille pour une societe francaise. Un attrouppement se forme. Photos. Un pere arrive avecses deux enfants, un garcon et une fille. Ils sont fiers de se faire photographier avec moi. La petite fille parle a l'oreille de la femme parlant francais puis me dit en francais : "Bonne chance !" Ca me touche beaucoup.

A Nikopol, c'est un marchand de velos qui ne me fait pas payer une paire de courroies de cale-pieds dont j'avais besoin pour mes bagages et un paysan qui m'offre du miel dans un sachet en plastique.

Dans un village, je prends une photo d'une statue de Marx. En Ukraine, on voit tres peu de statues de Marx et de Lenine, mais beaucoup d'eglises et encore plus de banques ukrainiennes ou etrangeres. A propos, savez-vous qui fait la pub pour Le Credit Agricole a la tele ukrainienne ? Un intermittent du spectacle qui a besoin d'argent : Gerard Depardieux ! Il prononce meme une phrase en ukrainien. Donc apres la photo, un homme, Sacha, m'invite a prendre un borchtch (soupe ukrainienne) dans le cafe du village. Ambiance sympa. Non seulement la patronne ne me fait pas payer le repas, mais elle remplit ma gourde de the et m'offre deux beignets a la puree.

Les gens sont partout tres sympathiques. Je n'attache jamais le velo : je le laisse a la garde de la population.

Allez, il faut que je reprenne la route.

A bientot.

jeudi, mars 22 2012

Apres 27 jours de voyage.

Me voici donc a UMAN en Ukraine ou je viens enfin de trouver un cybercafe. Temps froid, a part deux jours d'une exceptionnelle douceur ( 23 degres a 11 h dimanche a Ternopil ! ), mais le velo et le cycliste sont en grande forme apres 3 000 km.

A Trieste et Erd ( pres de Budapest ), j'ai ete recu par des esperantistes tres sympathiques ( pleonasme ! ).

La Slovenie a ete tres froide, ainsi que les Carpates ukrainiennes ( 150 km en deux jours ) ; j'ai pu prendre des photos de rivieres et de lacs geles.

Les gens sont generalement tres sympas, me faisant de petits signes et me prenant en photo. Pas plus tard que tout a l'heure, j'ai signe des autographes a 4 jeunes qui s'etaient photographies avec moi.

Le seul incident a ete un "accrochage" avec la police ukrainienne le 15 mars. A une intersection, a un poste de police de la DAI ( police de la route ), un policier me fait signe de m'arreter. Apres m'avoir demande d'ou je viens et ou je vais, il m'invite a le suivre au poste. la, il cherche febrilement dans les pages d'un code de la route et me montre un dessin prouvant mon acte criminel : il est interdit aux velos de rouler sur la chaussee, ils doivent circuler sur les bas-cotes en terre. De sa serviette, il sort alors une liasse de feuillets et me dit : " Protokol ! Protokol ! " , ce a quoi je reponds : " Nie panimayou ! " ( Je ne comprends pas, en russe). Il a l'air ennuye de devoir sevir, mais la loi est la loi. Comme il insiste, le bougre, je continue de faire celui qui ne comprends pas, ce qu'il faut toujours faire dans ces cas-la. Il voulait me faire reconnaitre et signer que j'etais en infraction. Il finit par me dire : " Tribounal ! Tribounal ! " Ma reponse est toujours la meme, avec un grand sourire en plus : je savais que je ne risquais pas grand chose et je n'ai pas l'habitude de me laisser impressionner ! Il frotte ensuite son pouce et son index ensemble, me demandant de l'argent. Ma reponse est toujours la meme. De guerre lasse, il me rend mon passeport et me dit de partir. S'il avait fait le mechant, je lui aurais dit que je voulais telephoner au Consul de France : en general, ca calme... A peine etais-je au velo qu'il descend les escaliers en courant et en levant son baton lumineux vers un camion : il venait de trouver une nouvelle proie qui, elle, comprendrait et se montrerait plus comprehensif.

Dans mon prochain article, je mettrai des photos. A bientot.

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